Abstentionniste mon frère, soit fier!

mardi 2 avril 2002

Bien sûr qu’on n’ira pas à la kermesse électorale de printemps ! Trop de respect pour la démocratie, la vraie ! Trop de mémoire de ce que nous ont promis et fait les élus de tout poil ! Trop de rancœur contre cette bourgeoisie voleuse et exploiteuse ! Trop de rage contre toute cette canaille parlementaire qui s’en fout plein les poches et nous donne des leçons de justice.

Les élus, c’est voleurs de vie, croque-morts et cancrelats, rien que de la gangrène, de la vermine. Tout ce beau monde en costard nous ruine la vie. On ne rêve que d’une chose, c’est de les foutre à la porte, c’est de leur vider les poches, qu’ils nous rendent tout ce qu’il nous ont volé, à commencer par l’espoir d’une vie meilleure.

Pour nous, la démocratie, la justice, ce sont les gens d’Argentine qui en ont marre de crever la faim et qui ensemble s’en vont se servir dans les grands magasins. Ca, c’est de la démocratie active, c’est de la ré-appropriation, de la redistribution, de la justice. La démocratie, c’est cette mère de famille au chomdu qui pique les jouets de Noël dont ses gosses rêvaient. C’est Simon, mon copain de Haifa, qui s’en va d’Israël pour ne pas faire le service militaire et tuer ses frères au coin d’une rue. C’est Gérard, employé dans un hôtel de Roissy qui refuse d’aménager des chambres pour que les flics y stockent des sans papiers en attente d’expulsion. C’est Alice quand elle crache à la gueule du délégué CFDT de sa boite lorsqu’il signe l’accord sur les 35 heures. La démocratie, la vraie ce sont tous ces hommes et ces femmes qui refusent ce système, tous ces exploités qui s’entraident et résistent tant qu’ils peuvent à ce monde infâme qui leur parle de justice et organise le pillage.

On l’a collée mille fois sur les murs, et on la collera encore l’affiche “Abstention, abstention active !” Abstentionniste mon frère, soit fier ! Refuser de participer à cette arnaque mondialisée, c’est la moindre des choses si l’on a encore un soupçon de mémoire et un zeste de lucidité. N’élisons plus nos voleurs, ne légitimons plus la vraie racaille, celle des bandits en col blanc qui nous enferme dans des banlieues de misère, celle qui nous fait travailler comme des chiens pour des salaires de rien, celles qui nous lâche ses flics pour mieux cacher ses larcins.

Ils veulent nous parler de justice, eux qui s’engraissent sur notre dos et s’auto-amnistient ? Ils veulent nous parler d’insécurité, eux qui nous entassent dans des banlieues aux portes des usines de morts et nous font bouffer leurs OGM et leur dioxine ? Ils veulent nous parler de solidarité, eux qui ne rêvent que de privatiser la santé comme tous les services publics ? Ils veulent nous parler d’humanité, eux qui bombardent les populations et intronisent les dictateurs ? Ils veulent nous parler de mémoire et de transparence, eux qui crachent tous les jours sur leur promesse de la veille ?

Qu’ils aillent au diable ! Bientôt pour se faire élire, il ne leur restera que les voix enchaînées de quelques chiens à la botte. Alors, il tenteront d’inventer une nouvelle arnaque démocratique, le référendum ou le sondage. Et si cela ne suffit pas, ils introniseront une nouvelle gauche. Les ATTAC, Bovet, Motivés et consorts sont déjà dans les starting-blocks, Vieux chevaux de retour ou mules de cirque, ils sont tous prêts pour la course au pouvoir, au pognon, au privilège.

Il fut un temps où les abstentionnistes se cachaient, se taisaient, lucides mais honteux. Au moins maintenant, ce pouvoir immonde nous a fait subir tant d’humiliations, tant d’arnaques qu’il devient de plus en plus difficile d’aller voter sans passer pour un con … ou un collabo.

source cnt-ait.info.

Israël: deux militaires se servent d’un enfant comme démineur

Deux soldats israéliens ont été inculpés pour des actes commis l’année dernière lors de l’offensive israélienne « Plomb durci » dans la Bande de Gaza, a annoncé jeudi l’armée israélienne.

Ils seront jugés devant une cour militaire pour « agissements interdits », pour avoir contraint un enfant palestinien de neuf ans à ouvrir plusieurs sacs qu’ils suspectaient d’être piégés avec des explosifs. Et ce, affirme Tsahal, en dépit de leurs ordres interdisant de recourir à des civils pour des activités opérationnelles.

L’enfant n’a pas été blessé, précise le communiqué. L’armée s’est refusé à révéler pas les identités des soldats inculpés, et à préciser s’ils seront représentés par un avocat.

Ce n’est là que la deuxième série d’inculpations par l’armée israélienne au sujet de cette offensive qui a duré trois semaines.

L’armée israélienne a ouvert plusieurs enquêtes criminelles sur le comportement de ses soldats. Avant ce jeudi, elles avaient à ce jour débouché sur une seule inculpation, suivie de condamnation: une affaire dans laquelle un soldat a volé une carte de crédit à une famille palestinienne.

La communauté internationale a vivement dénoncé « Plomb durci », qui avait pour objectif de mettre fin aux tirs de roquettes provenant de Gaza. Elle a causé la mort d’environ 1.400 Palestiniens, dont des centaines de civils, et provoqué des destructions considérables.

Ce conflit a été marqué, selon l’équipe d’enquêteurs de l’ONU dirigée par le juriste Richard Goldstone, par nombre de pratiques violant les lois de la guerre, tant de la part de l’armée israélienne que du Hamas.

L’Etat hébreu tout comme le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza rejettent ces accusations.

source tempsreel.nouvelobs.com.

Quand un prof de l’Ecole Normale Supérieure vente les mérites d’une organisation horizontale, sans chefs et en réseau

A prendre avec des pincettes bien sûr…

Un manager = une balle

Quand les étudiants prennent goût au garde-à-vous

Le ministère de la Défense propose à des étudiants de grandes écoles de commerce d’effectuer leur stage de fin d’études sous les drapeaux. Pendant dix-neuf semaines,ils goûtent aux valeurs de l’armée. Séquence frissons, sous la pluie et dans le vent.

Deuxième et dernier jour du stage d’aguerrissement au fort Penthièvre, superbe château fort, bâti au fil des siècles pour bouter les

Ces étudiants de grandes écoles ont choisi d'effectuer un stage de 19 semaines dans l'armée avant de devenir cadres en entreprise. Dans l'effort, ils font corps et sont solidaires.

Anglais et les protestants hors de la presqu’île de Quiberon. Une quinzaine de jeunes, dont deux filles, en sont au 7e obstacle d’un parcours commando.

Sous le regard critique et bienveillant de militaires professionnels, le petit groupe se hisse péniblement en haut d’un plan incliné et glissant à souhait. Une pyramide humaine permet aux premiers d’accéder au chemin de ronde. Les autres doivent redoubler d’efforts et d’astuces. Alexandre, étudiant à l’Inseec, une école de commerce de Bordeaux, a été désigné chef de groupe. « Allez. Allez ! On y croit. On y va ! », hurle-t-il en tapant dans ses mains. L’un de ses collègues stagiaires s’étale de tout son long dans une flaque d’eau. Un autre se tient une épaule douloureuse. Qu’importe ! En avant marche, vers l’obstacle suivant.

La scène fait penser à un tournage de Fort Boyard ou à une émission de téléréalité. Il y a quelques années, ces étudiants de master (bac + 4 ou + 5) auraient plutôt été anti-militaristes, voire objecteurs de conscience ! Aujourd’hui, ces futurs managers sont venus là pour « tester leur résistance, dépasser leurs limites et prendre des leçons de management ».

Rémunérés 1 000 € par mois

Galvanisés par les plus motivés, les stagiaires courent vers l’obstacle n° 8. Ils crapahutent depuis près de quatre heures. Lever à 6 h au son de « Verdun la victorieuse », un chant guerrier qu’ils sont capables de reprendre en choeur. Mise en condition par une marche d’une heure trente, avec sac à dos, rangers et casque. Le « parcours santé » en fait tousser plus d’un. Mais presque tous résistent à ces deux journées d’efforts intensifs. À part un forfait, pour cause d’incompatibilité avec la vie militaire, et deux « hors-jeu », victimes d’une entorse à la cheville.

« Géraldine » est le prénom que donnent les militaires à leurs collègues féminines. Mais celle-ci se prénomme vraiment Géraldine. C’est l’une des trois filles du groupe. Elle grelotte de froid. Au 10e obstacle, le capitaine Maurat lui propose de rentrer au chaud. « Je reste avec mes camarades », lui rétorque Gégé. « C’est ça l’esprit de groupe ! », se réjouit Arthur, de l’ESC Reims, une autre école de commerce.

Midi. Les stagiaires regagnent leur dortoir. Certains pour une douche chaude. Tous pour un treillis sec. Ces étudiants seraient-ils déjà dans le moule de l’armée ? Pas vraiment. Aucun ne souhaite devenir militaire de carrière. Ce stage, rémunéré un peu plus de 1 000 € par mois, leur confère tout de même le statut de réserviste.

« Je suis venu pour voir comment je réagirais au manque de sommeil et au froid », confie Arthur qui veut travailler dans la com et la pub. Alexandre, lui, envisage d’ouvrir un cabinet de conseil aux entreprises. « En passant quelques semaines dans l’armée, je souhaite avoir une expérience de groupe. Et m’initier au management. » Convoqué pour un entretien d’embauche inattendu, Pierre, de l’Edhec de Lille, a dû demander une permission. Lui aussi apprécie le stage. « Physiquement, je progresse tous les jours », s’étonne-t-il en exhibant ses mains garnies d’ampoules et de griffures. Ce sont les séquelles de passages à l’asperge, à l’espalier, à la gouttière, et autres réjouissances du parcours du combattant. « Tous les jours je m’impressionne ! Je pense que la moitié de la force est dans ma tête. »

Tatiana, 21 ans, de l’ESC Europe à Paris, doit suivre un master « finance et environnement » à Berlin. Plus tard, elle envisage de faire du business avec l’armée. Géraldine ¯ qui ne grelotte plus ¯ a prévu de terminer son master par un mémoire sur le microcrédit en Inde, avant de postuler « dans les relations internationales ».

En proposant ce stage à des étudiants de grandes écoles, l’armée se constitue un vivier de réservistes. Elle espère aussi secrètement enrôler quelques cadres. Pour l’heure, les 17 jeunes ne l’envisagent pas. Ils pensent à la suite de leur séjour sous les drapeaux. Après six semaines à l’école des officiers de Saint-Cyr Coëtquidan, dans le Morbihan, ils en passeront trois en écoles d’application à Angers, Draguignan ou Saumur. Puis dix semaines dans un régiment, où ils seront chefs de section (en doublure). « On a déjà appris à vivre en collectivité. À diriger un groupe. On est plus résistants », constate Pierre avec satisfaction. « Ils développent aussi des valeurs d’intégrité, de hiérarchie et de dévouement », ajoute le capitaine Boulain, jeune officier, ex-étudiant titulaire d’une maîtrise d’histoire.

source www.ouest-france.fr.