Balade à Vincennes

Cet après-midi dimanche 14 mars, des groupes de promeneurs qui se balladaient dans le bois de Vincennes se sont retrouvés sous les murs du centre de rétention pour saluer les prisonniers aux cris de «Liberté». Quelques feux d’artifice ont accompagné la balade.

Sachant que les policiers qui gèrent le centre interdisent aux retenus d’avoir des ballons de foot, les promeneurs ont tenté d’en envoyer à l’intérieur. Mais les murs sont hauts, et si la randonnée est leur spécialité, le football ne l’est pas encore…

Malgré le fait qu’ils aient dû partir trop vite, dérangés par la brigade canine, les retenus les ont entendus et quelques-uns ont eu le temps de sortir des bâtiments pour crier dans la cour. La brigade cinophile est également allée les intimider dans le centre.

Finalement, les promeneurs sont repartis en balade jusqu’au RER de Joinville, suivis par les volatiles et leurs chiens.


Prochain rendez-vous le 17 mars à 13h30 à la 16e chambre du TGI de Paris.

LIBERTÉ POUR TOUS ET TOUTES
AVEC OU SANS PAPIERS !
FERMETURE DES CENTRES DE RÉTENTION !
RELAXE POUR LES INCULPÉS DE VINCENNES !

source Indymedia Nantes, 14 mars 2010.

Grèce: quelques mots sur Lambros, assassiné par les flics le 10 mars dernier

La lutte de ceux qui se battent contre toutes les formes de pouvoir, qui tiennent tant à ce que chaque instant ne soit pas gaspillé et qui maintiennent obstinément la croyance que nous sommes capables de créer un monde libre et non-autoritaire, est aussi éloignée de n’importe quelle sorte de mythologie ou de fiction que la terre l’est de la lune.

Cette lutte a, avait et aura des pertes innombrables ; les morts, les capturés et ceux qui renoncent parce qu’ils perdent l’espoir ou se compromettent d’eux-mêmes parce que les autorités constituées ont mis le prix suffisant pour les acheter.

Ceux qui cherchent des saints, des martyrs ou des messies, des héros et des bêtes mythiques, ne sont en fin de compte pas différents de ceux qui ne manquent pas d’occasions de pointer leur doigt sur les canailles, les moutons noirs, les suspects et ceux qui ont politiquement déjà perdu. Tant les êtres supérieurs dépeint d’un côté que de l’autre, les créatures extrémistes, sont pareillement superflus. Dans un cas comme dans l’autre, le but est de garder chacun endormi et docile, malgré ce que les partisans de l’un ou de l’autre côté peuvent prétendre.

Certains parlent avec extase de ceux qui ont été « sacrifiés », tandis que d’autres essayent pieusement de mesurer la perte politique. Il y a peu d’importance à savoir si cette convergence est réalisée en raison du fanatisme ou de l’illusion, de l’ignorance ou de l’opportunisme, pour des raisons de visibilité politique, pour la survie ou par dogmatisme. Les fraudes sont difficiles à dissimuler. Mais ainsi soit-il. Ce scénario est réel et joué jusqu’à la mort, mais les chemins déjà parcourus sont toujours les plus sûrs. Toujours ? Ou peut-être que ce n’est pas le cas ?

Les mots suivants, et ceux qui les précédent, ne sont pas le produit d’une obligation ou d’un sens du devoir. Ils n’ont rien à voir non plus avec une quelconque nécrologie révolutionnaire. Ils sont loin et hostiles à toute tentative de mythification, de propriété, d’engagement ou de désengagement, de la boue lancée et de la dépréciation que l’autorité essaye déjà de diffuser après la révélation de l’identité et de la photographie d’un « terroriste » mort après un échange de coups de feu avec des flics à Daphni. Lambros Fountas, qui est tombé lors de cette fusillade avec la police était connu pour ses activités anarchistes.

Durant ses années de lycée il fut socialement actif. Il rejoint plus tard le groupe anarchiste Mavro Agathi (l’Épine Noire), qui publia le journal Dromi Tis Orgis (les Rues de la Colère cf. photo). Il était actif et participait aux manifs, rassemblements, conflits sociaux, marches, collages, discussions et aux événements sociaux.

Il était l’un de ces milliers de jeunes de l’époque à ne pas s’être engagé dans un quelconque parti politique ou mouvement de jeunesse impliqué dans les occupations étudiantes, les manifestations et les heurts avant et après le meurtre du Professeur Nikos Temponeras à Patras [1]. Ces jeunes ont été inspirés par les événements insurrectionnels de janvier 1991 aussi bien que par les idées et les pratiques anarchistes qu’ils se sont appropriés avec une vitalité que les mots sont incapables de décrire. Le groupe anarchiste l’Épine Noire, jusqu’à sa dissolution, a participé à la coopération des groupes Anarchistes et des individus pour la solidarité sociale et l’action diverse.

Pendant l’occupation de l’Université Polytechnique d’Athènes en 1995, pour l’anniversaire du soulèvement de 1973, Lambros Fountas était parmi les 504 qui furent arrêtés par les forces répressives de l’Etat qui envahirent les enceintes universitaires le matin du 18 novembre. Il était, donc, parmi tant de jeunes d’une génération que le politiquement correct fut si rapide à décrire comme perdue. Parmi ceux qui ont choisi les mains de leurs compagnons et voyagé à travers les années 1990 de manifs en manifs, de blocages de routes en blocages de routes, restant debout dans la solidarité avec passion dans chaque aspect de la lutte, qui ont voulus se confronter au pouvoir avec leurs qualités et leurs défauts, leurs différences internes et leur obstination, confondant l’autorité qui voulait voir en eux de simples passagers dans les luttes sociales. Et pourtant il y en eu, de ces passagers. Depuis lors, j’ai rencontré Lambros et nous avons été côte à côte plusieurs fois dans des marches, des barrages routiers et des émeutes.

Nous croyons solennellement que ce que les gens qui se battent laissent derrière eux, sont ce qu’ils contribuent vraiment à accomplir et n’est pas superficiel vis à vis du processus de libération des chaînes de l’oppression et de l’exploitation. C’est un héritage qui dépasse n’importe quels besoins, décisions et choix.

Parce que les moyens ne sont pas des fins en soi et ne différencient pas ceux qui combattent, mais révèlent plutôt des possibilités, ils ne sanctifient pas ceux qui choisissent une forme ou une autre, ils ne mettent non plus personne sur un piédestal. Il n’y a aucun camarade inconnu qui a été injustement perdu. La question, dans ces situations, n’est pas celle de la recherche d’erreurs opérationnelles.

Également, cependant, nous ne sommes pas d’accord avec la logique qui voudrait que ces explications soient le privilège des prêtres, d’initiés ou de quelques connaisseurs des affaires internes, ou avec ceux qui traitent tout le temps avec des dossiers ou les scénaristes de métier. Nous ne sommes pas d’accord non plus avec le proverbe : la perte est un mal nécessaire. Notre position doit être directe et franche.

Nous fermons, en disant au revoir à Lambros avec un proverbe indien (et une certitude) : « la prochaine fois (que nous nous rencontrerons) sera meilleure ! »

Groupe des archives anarchistes d’Athènes, le 11 mars 2010.
Traduit par nos soins.

source non-fides.

[1] Le mouvement étudiant de 1991 fut l’un des mouvements sociaux les plus radicaux à avoir existé en Grèce, comportant près de 1500 grèves sauvages ou occupations d’écoles et des manifestations de centaines de millier de personnes. L’assassinat du professeur Nikos Temponeras par des gangs fascistes construits par le parti de droite au pouvoir, amena une quasi-insurrection dans les principales villes de Grèce, avec une manifestation forte de 25 000 personnes à Patras (sur une population de 100 000 habitants), où Temponeras avait été tué, qui fut suivie par l’incendie du commissariat et de l’hôtel de ville. Le même jour à Athènes, 4 personnes périrent dans un incendie qui se déclara au cours d’une manifestation massive. L’agitation civile ne cessa que lorsque le ministre de l’éducation abandonna ses réformes. Le rôle des anarchistes, autant dans l’organisation étudiante que dans la radicalisation du mouvement, fut un catalyseur.

Angleterre: un déserteur condamné à neuf mois de prison

LONDRES – Un militaire britannique qui refuse de retourner combattre en Afghanistan et a fait campagne contre la guerre a été condamné vendredi à neuf mois de prison après avoir reconnu avoir quitté son régiment sans autorisation.

Joe Glenton, un militaire britannique qui refuse de retourner combattre en Afghanistan et a fait campagne contre la guerre (notamment en participant à une manifestation contre la guerre à Londres en octobre dernier, photo) a été condamné à neuf mois de prison après avoir reconnu avoir quitté son régiment sans autorisation. Il avait disparu de sa caserne du sud de l'Angleterre en juin 2007, peu de temps avant la date prévue pour une seconde affectation en Afghanistan.

Joe Glenton, 27 ans, a disparu de sa caserne du sud de l’Angleterre en juin 2007, peu de temps avant la date prévue pour une seconde affectation en Afghanistan.

Le jeune homme a été rétrogradé de son rang de caporal et il brandissait le poing lorsque la police militaire l’a conduit devant la cour martiale.

Après sa première affectation en Afghanistan, Glenton a expliqué à un psychiatre qu’il rêvait de cercueils de soldats, buvait beaucoup et s’interrogeait sur la moralité et la légalité de la guerre.

La juge Emma Peters a estimé que Glenton aurait dû chercher de l’aide pour ses problèmes plutôt que de quitter son régiment sans autorisation. L’accusation, plus grave, de désertion, a été abandonnée.

Gleton, a participé en octobre à une manifestation contre la guerre et il a prononcé un discours expliquant son « devoir moral » de s’opposer à la guerre.

source www.lexpress.fr.

Dommage que les militaires n’aient pas inventé la poudre… Ils se seraient fait sauter avec

Un militaire mis en examen après la mort de deux soldats dans une caserne près de Strasbourg

Un sergent-chef de 31 ans, affecté au 1er régiment de génie d’Illkirch-Graffestaden (Bas-Rhin), a été mis en examen vendredi à Strasbourg après un incendie ayant provoqué la mort de deux soldats dans une cave de la caserne, a-t-on appris samedi de sources judiciaires.

L’incendie, qui s’était déclaré mercredi après-midi, avait également blessé grièvement un autre militaire de la même unité. Tous étaient occupés à manipuler des produits dangereux dans le cadre du déménagement du régiment.

Le sergent-chef, légèrement touché dans l’incendie, avait été placé en garde à vue jeudi. Lors de son interrogatoire, il a admis avoir « jeté un papier dans un jerrycan pour savoir de quel carburant il était rempli », précisait-on de mêmes sources.

Une information judiciaire pour « homicide involontaire », « blessure involontaire » et « violation de consignes de sécurité » a été ouverte.

source nouvelobs.com.

La liste des victimes de l’enfermement s’allonge…

panoptique

Depuis le dernier post sur ce sujet, cinq nouvelles personnes se sont suicidées ou plutôt ont été assassiné, devrait-on dire.

  • un jeune homme de 23 ans à la M.A. de Rennes, pendu aux barreaux de sa cellule.
  • un jeune homme de 25 ans s’est pendu dans le quartier disciplinaire de la M.A. Lyon-Corbas.
  • un jeune homme de 25 ans à la M.A. de Mende, pendaison.
  • un homme de 55 ans à la M.A. Villeneuve-les-Maguelone, encore par pendaison.
  • un homme dont l’age n’a pas été précisé, M.A. Loos-les-Lille, également par pendaison.

Et voilà, triste décompte qui porte à 26 les personnes qui ont mis fin à leur jours dans les geôles de l’état depuis le début de l »année.

La philosophie antique nous apprenait à accepter notre mort.
La philosophie moderne, la mort des autres.
Michel Foucault

source prison.eu.org.