Algérie: émeute des mal-logés à Constantine

Constantine a vécu jeudi dernier le parfait remake de ce qui se peut se passer sur l’ensemble du territoire dès qu’une opération de relogement pour cause d’utilité publique est engagée par les autorités locales. Dans ce cas de figure, il s’agissait du déplacement de près de six cent familles installées avenue de Roumanie vers des cités à hauteur de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Cela dans le cadre du réaménagement du site du Bardo, prolongé sur l’autre rive du Rhumel, tel que prévu dans le plan de modernisation de la ville.

Il y a lieu de rappeler que l’évacuation d’une trentaine de familles il y a à peine quelques semaines s’était faite dans la douleur et la brutalité exercée par les policiers. Le refus par des ultras de quitter les lieux a sans doute contraint les éléments du service d’ordre à recourir à de moyens quelque peu démesurés pour permettre aux engins de démolition de raser les habitations. L’opposition, au demeurant, prévisible des habitants, s’est soldée par l’évacuation vers le CHU du représentant de la wilaya, en l’occurrence le chef de cabinet, atteint par un objet contondant.

Les mêmes scènes ont eu lieu jeudi dernier, respectant à la limite du surréalisme l’habituel scénario et prenant comme lieu de départ le centre culturel Benbadis où se déroulait le tirage au sort déterminant l’affectation de chaque famille et, forcément, le déplacement de ceux qui se considéraient comme laissés pour compte vers leur lieu de résidence dans le but de contester de la manière la plus récurrente, à savoir l’installation de barricades, incendie de pneumatiques sur l’artère la plus importante située à proximité et, par voie de conséquence, tout le raffut qui peut s’ensuivre en pareil cas de figure.
Il se trouve que ladite artère est la plus stratégique de la ville, en ce sens qu’elle est régulièrement empruntée, non seulement par des milliers d’usagers des transports individuels et collectifs pour des raisons personnelles, professionnelles mais plus particulièrement sollicitée pour le trafic commercial car elle constitue la seule voie empruntée par des centaines de véhicules industriels et camions venant de wilaya comme Sétif, Tébessa, Souk Ahras, Guelma, Batna, Oum El Bouaghi et se dirigeant vers Skikda ou Annaba.
C’est donc une artère pratiquement «morte» qui était livrée dès 9h du matin aux jeunes, lesquels n’ont pas cessé d’alimenter le brasier sans être aucunement inquiétés et, paradoxalement, sans qu’aucune présence policière, du moins officielle, n’ait été remarquée à
plus d’un kilomètre à la ronde. Comme si la consigne était de laisser faire et d’éviter l’embrasement… l’autre.

Tendue, compte tenu de l’état d’excitation dans lequel se trouvaient les émeutiers, la situation l’était notamment pour les journalistes, empêchés de prendre des photos au motif, selon les jeunes en colère, qu’elles (les photos) «serviraient à alimenter les fichiers de la police» et, ce faisant, de permettre l’identification des «meneurs».

Quoi qu’il en soit, les plus âgés parmi les «émeutiers» condescendront à livrer les raisons de leur colère en dénonçant «le très discret établissement de la liste des bénéficiaires, alors que la logique aurait voulu que celle-ci soit affichée afin que nous puissions l’expurger des indus bénéficiaires», dira l’un d’eux, qui poursuivra : «Il en existe malheureusement et ils sont de connivence avec des fonctionnaires de l’administration locale. Des familles habitent ici depuis 1952, dont certaines sont propriétaires, et ce sont pourtant d’autres, installées depuis moins d’une dizaine d’années qui ont bénéficié de logements. A cela, d’ailleurs, il importe peu d’avoir un F2, ils sont gagnants sur toute la ligne d’autant qu’ils vont le revendre. Ce qui n’est pas le cas pour celles qui sont là depuis plus de cinquante ans et qui constituent en général un ensemble de familles et non pas une seule que ne peut évidemment arranger l’attribution d’un seul logement.» Effectivement, le chef de daïra, qui prenait la parole au sein du centre culturel Benbadis, avait annoncé d’emblée que «le F2 était destiné aux familles constituées de quatre membres et moins… Le F3 à celles de plus de cinq membres. Il sera tenu compte de la situation des handicapés dont le choix est prioritaire quant à la détermination de l’étage où serait situé le logement. Bien entendu, chaque bénéficiaire devra s’acquitter d’une caution auprès de l’OPGI. Il appartient à ceux parmi les bénéficiaires qui n’agréeraient pas ces conditions d’introduire un recours réglementaire».

Soulignons enfin qu’il s’agit de la distribution de 690 logements. Du moins compte tenu des propos émis par le chef de daïra lors de son intervention. Sur les lieux de la protestation (Chalets des pins), les jeunes, reprenant le wali qui avait annoncé la veille à la télévision «1 000 logements dans le cadre de l’opération de débidonvillisation la plus importante depuis l’indépendance», exigent des éclaircissements sur «l’évaporation du reste», insinuant dans la foulée que «les 300 autres ont profité à des fonctionnaires et affidés».

Si la journée de jeudi a été chaude, qu’en sera-t-il pour celle de demain, journée prévue pour l’évacuation physique des lieux.

Le calme ne reviendra qu’en début d’après-midi, des forces impressionnantes de police demeurant stationnées sur les deux routes parallèles cernant le site à évacuer et devront sans doute le rester bien des jours avant que ne revienne la sérénité. Preuve en est que le reste des barrages habituellement dressés aux différentes entrées de la ville ont été démantelés et envoyés à la rescousse.

source latribune-online.com, trouvé sur anthropologie du présent.

Algérie: les émeutes des mal-logés continues

Émeutes dans un quartier d’Annaba : 18 personnes, dont 5 policiers, blessées

émeute datant du début de l'année à Chaïba, localité située à quelque dix kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Annaba.

Quelques jours après les tensions provoquées par une dispute entre les gardiens du marché de fruits et légumes de la commune de El Bouni, c’est au tour de la cité Sidi Salem, avec ses 50’000 habitants, dans la même commune, de s’embraser.

La démolition de 35 constructions illicites serait à l’origine des attroupements de protestation provoqués par plusieurs personnes ce jeudi. Après s’être constituées en petits groupes, ces personnes se sont attaquées aux forces de l’ordre chargées d’assurer la sécurité des engins de démolition et de leurs conducteurs. Il en a résulté une véritable bataille rangée : 18 personnes, dont cinq policiers, ont été blessés. Évacuées sur les urgences de l’hôpital Ibn Rochd, plusieurs blessés légers ont regagné leurs foyers.

Selon les services de l’urbanisme et de la commune de El Bouni, les 35 constructions illicites démolies étaient non seulement contraire à tous les principes de l’urbanisme et de la construction, mais elles représentaient aussi un danger mortel pour leurs occupants et le voisinage. Depuis jeudi, la cité Sidi Salem à forte concentration de familles démunies est placée sous haute surveillance policière.

Leur presse (Samir Rahim,
Tout sur l’Algérie), 26 mars 2010.
source Jura libertaire.

Algérie: suite aux dernières émeutes et sabotages, plus de 40 arrestations dont 7 mineurs

Les émeutes qu’ont connues, dernièrement, les localités de Birkhadem, Gué de Constantine et les Eucalyptus, enflammant une partie d’Alger, pour dénoncer les conditions de précarité et la malvie auxquelles sont confrontés les jeunes, ont conduit à l’arrestation de pas moins de 40 émeutiers.

Présentés devant la justice pour “attroupement illégal” et “atteinte à l’ordre public et destruction de biens publics”, 9 des mis en cause ont été écroués et 7 mineurs impliqués comparaîtront en citation directe.
Le plus grand nombre d’arrestations d’émeutiers, cette fin de semaine, a été enregistré dans le plus grand bidonville haï Ramli, commune de Gué de Constantine. Les services de sécurité ont procédé à l’arrestation de 23 personnes impliquées de destruction de biens publics en l’occurrence la société Kahrakib qui a été saccagée ainsi que de sabotage des trains électriques. Présentés devant le procureur au niveau du tribunal de Hussein-Dey , 9 émeutiers ont été écroués et 7 autres mineurs vont comparaître en citation directe. Huit autres émeutiers arrêtés à haï Joumhouria, (commune d’Eucalyptus) pour attroupement illégal au niveau de la RN 61 et la RW 168 n’ont eu qu’une citation directe par le procureur du tribunal d’El-Harrach.
Par ailleurs, 5 autres personnes arrêtées à Birkhadem pour attroupement illégal sur la RN 63 ont été présentées devant le procureur de Bir-Mourad-Raïs. Les mis en cause ont été libérés pour comparaître en citation directe à l’audience. Les services de sécurité chargés du maintien de l’ordre public ainsi que les élus locaux ont reçu des instructions pour favoriser le dialogue et une prise en charge des problèmes.

source www.liberte-algerie.com.

Algérie: nouvelle manifestation de mal-logés dans un quartier d’Alger

le 21/03/2010 par Riyad Hamadi

La révolte des mal-logés se poursuit à Alger. Après les jeunes du quartier Ramla de Oued Smar au sud de la capitale, samedi, c’est au tour de ceux des baraquements d’Alger Plage de sortir dimanche en début de soirée dans la rue pour réclamer des logements.

Les manifestants habitent dans des baraques installés au lendemain du séisme qui avait frappé en mai 2003 Boumerdès et sa région, faisant plus de 2300 morts et des dégâts matériels. Ces baraques ont servi à reloger temporairement les habitants dont les habitations ont été détruites ou subi d’importants dommages lors de ce tremblement de terre. Mais depuis ce drame aucune solution de relogement n’a été proposée aux habitants, malgré les promesses des responsables locaux et nationaux.
Les manifestants ont coupé la route adjacente à leur quartier, avec des barricades, et ont brûlé des pneus. A 20 heures passées, la manifestation se poursuivait toujours. Quelques véhicules de police sont positionnés à quelques mètres du lieu de la manifestation.

source www.tsa-algerie.com.