Les nouvelles du front en bref

Après une petite semaine d’absence, voilà une liste ( non exhaustive ) des différentes contre-attaques de la semaine d’ici et d’ailleur. Bonne lecture! nlpb

Belgique : plusieurs écoles vandalisées dans la région d’Ekeren

Les deux dernières semaines, trois écoles dans la région de Ekeren ont été vandalisées. Les vitres ont volé en éclats et deux incendies se sont déclarées. La police a arrêté huit jeunes entre 13 et 15 ans.
Le 26 mars, plusieurs vitres ont été défoncées dans l’athénée Royale de Ekeren. […]. La nuit de 29 au 30 mars, le local des profs de l’Institut catholique a été ravagé. Dans la nuit de 7 au 8 avril, la même école a reçu une visite. Portes défoncées, bureaux ravagés, incendie dans la réfectoire ainsi que dans la salle de théâtre, où les rideaux ont entièrement brûlé.

Belgique : sabotage contre l’entreprise De Lijn

Gand – De Lijn a fermé les salles d’attente situé dans le Zuid. Une note sur la porte lit: cabines fermées pour cause de multiples vandalismes et incendies.

[De Lijn, entreprise de transports en commun collaborent avec la machine à expulser.]

Belgique : échauffourées à Saint-Gilles et Molenbeek

La porte d’une synagogue et deux voitures ont été incendiées dans la soirée de mardi, au lendemain des émeutes menées par une centaine de personnes dans l’après-midi et la nuit de lundi à Saint-Gilles.

Un cocktail molotov a d’abord été lancé sur un véhicule rue Fontainas à Saint-Gilles vers 21h30. Un quart d’heure plus tard, rue de la Clinique, à Anderlecht, un passant a dû éteindre l’incendie, également bouté au moyen d’un cocktail molotov, à la porte d’une synagogue.

Plus tard, vers minuit, une autre voiture a été incendiée rue de Liverpool à Molenbeek-Saint-Jean. […]

Bruxelles : Guet-apens contre deux agents de la police fédérale

Une cinquantaine de jeunes ont agressé deux agents de la police fédérale dans la station de métro Rogier à Bruxelles, lundi vers 16h50 après leur avoir tendu un guet-apens. Les deux policiers ont été blessés. Deux jeunes ont été arrêtés. […]

Une brigade métro de la police fédérale des chemins de fer, composée de deux agents, a été attirée dans un piège par une bande d’une bonne quarantaine de jeunes à la station Rogier de Bruxelles, et y ont été roués de coups. Selon le sénateur flamand Dirk Claes, qui a révélé l’affaire, les jeunes ont d’abord simulé une bagarre en dehors du champ des caméras de surveillance. Et lorsque les policiers ont voulu intervenir, ils ont été pris à partie. […]

Russie : la révolte gronde contre le Sapsan, premier train à grande vitesse de Russie

Jets de pierres, tirs de fusil, sabotage des caténaires: la révolte gronde le long de la voie ferrée reliant Moscou à Saint-Pétersbourg contre le Sapsan, le premier train russe à grande vitesse, vu par les riverains comme un « train pour les riches ».

Inauguré il y a à peine quatre mois, ce train ultra-moderne qui relie les deux principales villes de Russie en 3H45, contre des trajets allant de 4H30 à plus de huit heures, a déjà été la cible de pas moins de quatorze actes de vandalisme, recense la RZD, la compagnie de chemins de fer du pays. […]

Grèce : les anarchistes contre-attaquent après les dernières opérations policières

 » Les anarchistes grecs ont lancé une véritable offensive contre les arrestations des présumés membres de l’organisation armée « Lutte Révolutionnaire », « victimes » d’une campagne contre le mouvement révolutionnaire et antiautoritaire.

Athènes, 15 avril.- Après une série d’attaques sans victimes à l’engin incendiaire à Salonique et à Athènes dans les dernières quarante-huit heures, des groupes d’anarchistes ont occupé aujourd’hui les locaux du gouvernement Pasok à Héraklion en Crète, après qu’hier ils eurent fait de même à la principale chaine de TV de l’île afin de transmettre une déclaration sur les arrestations. […]

France : action en solidarité

« Dans la nuit du 15 au 16 avril, à Montmartre, nous avons recouvert de peinture un DAB de la Société Générale (clavier, écran, fente), laissant un tag sur le mur d’en face « Bim ! Guerre au capital ». Plus loin, un autre tag « guerre à la propriété » était laissé sur la façade d’une agence immobilière en construction, dont une vitre a été brisée.

Par cette action, nous envoyons notre solidarité aux compagnons de Grèce et d’ailleurs qui luttent contre la domination sous toutes ses formes.

La guerre sociale ne connaît ni trêve ni frontière.

Allemagne : Une barricade de rue dressée et une banderole laissée sur place

Berlin le 15 avril 2010. Des témoins ont observé jeudi tôt dans la matinée des inconnus qui  incendiaient un container à ordures à Kreuzberg. Les personnes vêtues de couleurs sombres avaient poussé deux containers sur Waldemarstrasse peu après 3 heures et les avaient allumé en bloquant la rue à l’aide de madriers en bois volés sur un chantier de construction ainsi que des grilles de protection. En outre, les responsables ont mis sur la chaussée une banderole d’environ 2,5 sur 2 mètres. […]

Allemagne :  une agence bancaire dévastée et des arrestations

Les policiers ont arrêté dimanche dernier deux femmes et un homme à Berlin-Friedrichshain, ils avaient dévasté la devanture de la succursale d’une banque et avaient endommagé une voiture. […] Grâce aux témoignages, des policiers ont pu arrêter les trois jeunes d’environ 22 ans un peu plus tard sur le pont Warschauer. Les trois ont été, entre temps, de nouveau libérés. La police a repris les recherches.

La légitimité de la lutte armée selon Miguel Benasayag

Dans le cadre de la campagne pour la libération des militants d’Action Directe, Miguel Benasayag, philosophe, psychanalyste et ancien résistant guévariste en Argentine, s’est exprimé sur la lutte armée dans un entretien filmé. Des paroles qui remettent bien des pendules à l’heure.

Né en Argentine en 1953, Miguel Benasayag a étudié la médecine tout en militant avec la guérilla guévariste de l’Ejército Revolucionario del Pueblo (ERP, Armée révolutionnaire du peuple). Arrêté trois fois, torturé, emprisonné durant quatre ans, il a pu quitter l’Argentine du dictateur Videla en 1978 suite à l’assassinat de deux religieuses françaises. Grâce à sa double nationalité franco-argentine (ses grands-parents et sa mère, juifs français, avaient fui la France à la fin des années 30), il s’est retrouvé, sans le savoir, dans un groupe de Français rescapé des prisons argentines et rapatrié vers un pays qu’il ne connaissait pas.

Arrivé en France, il est resté un temps membre de l’ERP. Il a raccroché peu après une action d’éclat de son organisation : l’exécution du  dictateur nicaraguayen Somoza, en septembre 1980, à la demande des sandinistes. Devenu militant de la «nouvelle radicalité», Miguel Benasayag est aussi chercheur et clinicien. Auteur, avec Florence Aubenas, de Résister, c’est créer et de La Fabrication de l’information : les journalistes et l’idéologie de la communication (La Découverte), Miguel Benasayag a publié de nombreux ouvrages (Malgré tout, contes à voix basse des prisons argentines chez Maspéro, Utopie et liberté. Les droits de l’Homme : une idéologie ?, Pour une nouvelle Radicalité, La Chasse à l’enfant : L’effet miroir de l’expulsion des sans-papiers aux éditions La Découverte…).

Le 6 février 2010, Miguel Benasayag a été interviewé par Jacques Garcin et Michel Ducrot dans le cadre de la campagne de solidarité avec les militants d’Action Directe. En parlant de l’extrême violence de la société, de l’hypocrisie et de la lâcheté de la gauche et de l’extrême gauche, de la rationalité des actes d’Action Directe et des tentatives de pathologisation de ces actes, entre autres choses, il nous enlève les mots de la bouche. Écoutons-le :

Après une incarcération de 23 ans, Georges Cipriani a enfin obtenu une semi-liberté le 1er avril pour travailler à la Banque alimentaire de Strasbourg et apporter une aide bénévole au Secours populaire. C’est une avancée, mais, dans les faits, il reste semi-détenu puisqu’il passe ses nuits et ses week-ends en prison.

Quant à Jean-Marc Rouillan, après un séjour au Centre national d’observation de Fresnes, il présente toutes les garanties nécessaires pour une sortie prochaine. Atteint du syndrome de Chester-Erdheim, maladie rare, grave et évolutive, il attend que la « justice » donne son feu vert pour retrouver le pays du Dehors. Pour accélérer le mouvement, une manifestation nationale est organisée le 5 juin, à 15h, devant la prison de Muret, près de Toulouse, où est embastillé Jean-Marc Rouillan.

Plus d’informations sur la campagne de solidarité en allant sur ce site d’information et de mobilisation.

source PACO.

Se Révolter est comme respirer

Se révolter est comme respirer. Respirer dans le courage que tu rassembles au rythme des battements de ton cœur, de ton cœur, où la douleur que ce monde t’a donné forme un cocktail mélangé à l’amour pour tous les yeux qui t’ont vraiment regardé, un cocktail explosif, prêt à exploser.

Se révolter est comme respirer. Respirer dans le courage, je compte un-deux-trois, inspire longuement, redresse mes épaules -c’est le moment- et puis… expire les flammes de tout ce que tu es, tout ce que tu voudrais être et n’est pas permis par ce monde. Ta respiration, comme un marteau brisant une vitre, comme une scie à métaux défiant les barreaux d’une prison, un poing rendant les coups à la face de ce monde.

Tu respires, tu inspires et expires longuement. Tu te révoltes. Tu te fais battre et tu tombes. Mais tu n’arrêtes pas de respirer et plus tard tu seras de nouveau sur pied. La respiration des autres t’aide à te relever, comme la respiration d’unE amiE aimantE, d’unE enfant, d’unE camarade proche de toi réchauffe ton cœur avec de la force. Comme la respiration des prisonniers qui ont brûlé une aile entière du centre fermé de Steeenokerzeel pendant l’été 2008. Comme la respiration des prisonniers qui se sont révoltés à Merksplas en essayant d’empêcher la déportation d’un ami, comme celle des prisonniers qui ont conquis leur liberté. Comme celle de ceux qui ont envahi le mois dernier le bureau de Besix (l’entreprise qui construit le nouveau camp de déportation) et qui l’ont détruit, comme celle de quelques anarchistes qui ont mis le feu aux containers sur le chantier de construction d’un nouveau centre fermé à Rotterdam. Comme la respiration des gens qui ont bloqué le centre de déportation de Brugge et celle des prisonniers à l’intérieur qui se sont révoltés en même temps et ont commencé à exploser leur prison. Comme chaque respiration qui a détruit un morceau de l’infrastructure de la prison ces dernières années, comme chaque respiration qui a combattu les contrôleurs et les flics, qui s’est jouée des juges et de leurs avocats, qui a mis les patrons hors jeu, donné du courage à des femmes de quitter leur mari violent, qui a donné la force à des enfants de refuser la volonté que leur parents essayent de leur imposer, les parents qui leur demandaient de se sacrifier. Respirer comme tous les petits actes de résistance qui se nichent dans les pores de notre corps. Résistance contre ce monde qui nous oppresse non-stop, à chaque moment de la journée, toujours.

Nous pouvons arrêter de sentir, s’enfuir dans les temples de la consommation, de la télévision, du sport, de la drogue. Fuir, essayer d’oublier, oublier que tu souffres, que tu vis. On peut se taire, regarder de l’autre côté, laisser ceux qui nous utilisent continuer et un jour on finira sur la pile de déchets des corps compressés. Ou on peut respirer. Calmement, rapidement. Doucement, intensément, chaudement, battant de plaisir.

Respirer comme discuter avec d’autres, discuter de ce qu’on peut faire, de ce qu’on veut faire et pourquoi. Finissons-en une bonne fois pour toutes avec le désespoir, soyons nos propres maîtres sans dieux. Détruisons le vieux monde avec le désir d’un nouveau. Pour respirer librement ! Adieu à ce monde où on se réprime les uns les autres ! Adieu à ce monde où nous allons nous coucher avec des angoisses, où nous nous réveillons avec des angoisses. C’est le refus de se résigner à la vie que cette société essaye de nous imposer, le refus d’abandonner nos rêves et de descendre dans le puit d’une existence malheureuse.

Pleurnicher, se plaindre, pleurer et jurer peut nous soulager le cœur pour un moment. Mais rien ne change.
C’est respirer qui fait battre notre cœur et circuler notre sang. Si tu ne respires pas, tu meurs.

[Texte d’un tract trouvé en plusieurs langues en Belgique, fin 2009]

source Base de Données Anarchistes

Sortie du numéro 4 de « Hors Service »

Ce n’est pas clair ce qu’il leur prend

“Ce n’est pas clair ce qui leur prend”, déclare la voix lundi soir dans le journal. Des jeunes ont attaqué un commissariat de police à Saint-Gilles, ils ont mis le feu aux voitures, ont jeté des pierres et des cocktails molotovs, ont versé de l’huile sur la voie, ont détruit des voitures de police. “Possiblement, ça pourrait, éventuellement, qui sait, avoir à faire avec la mort du gangster ce matin. Il habitait près de la place Bethléem, et c’est là qu’ont commencé les échauffourées cet aprèm. Cependant, nous ne sommes sûrs de rien, ça reste un pur pari, pas plus que ça.”

C’est clair ce qui leur prend, 29 ans, une balle de la police, et puis c’était fini, sa vie. Son compagnon qui a sauté d’un pont de 20 mètres, lutte pour la sienne à l’hôpital.

Ce n’est pas difficile de comprendre ce qui te prend quand tu vas chercher l’argent où ça se trouve. Ras le bol des files d’attente, des humiliations, du travail d’esclaves, ras le bol de la vie sur des voies sans issues. Jusque là, c’est clair.

Mais qu’est-ce qui leur prend, à ceux qui tirent sur des braqueurs comme ils chassent le fauve? Tolérance zéro, un sauf-conduit pour tirer, ce sont les défenseurs de la loi, et si t’as des yeux, tu ne peux plus le manquer: ça déborde de tous côtés, ça échappe au contrôle. Et les banquiers et les bijoutiers en ont marre de voir disparaître l’argent sous leurs nez.

Mais qu’est-ce qui leur prend, à ceux qui restent chez eux quand ça pète contre une société qui nous humilie et veut que nous acceptons tout, comme des chiens mendiants la pitance. Quand tout ça saute : notre patience, notre cœur, notre tête. Quand la démolition des murs, tous les murs, qui nous enferment nous fait redécouvrir ce que c’est de vivre. Engager le conflit avec la société qui nous vide, nous dessèche et nous étouffe, pour redécouvrir ce que notre vie vaut. Quand nous prend le désir de vivre, la tête haute.

Hors Service numéro 4

A lire également:

Vous pouvez également télécharger le pdf ou aller le chercher dans les points de distributions (Belgique).

Les nouvelles du front en bref

Grève et sabotage chez Véolia à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne)

Deux bus incendiés dans un dépôt à Moissy-Cramayel

Vers 11h40, ce matin, un bus Sénart Express a été incendié alors qu’il était garé sur le parking du dépôt Véolia à Moissy-Cramayel. Les flammes se sont propagées à un autre bus, qui a été partiellement brûlé.

«On ne pourra pas voir qui a mis le feu», déplorait Thomas Bodel, le directeur du dépôt, tandis que policiers et pompiers s’activaient sur place. En effet, une coupure d’électricté généralisée sur le site a rendu la vidéosurveillance inopérante.

L’incendie survient dans un contexte de tension sociale important puisque près de 80% des chauffeurs sont en grève depuis le 4 avril. Ils réclament notamment des hausses de salaire. Environ une heure avant l’incendie, les cinq syndicats avaient claqué la porte des négociations, qui avaient commencé à 10 heures avec la direction départementale de Véolia.

Leur presse (Marine Legrand, Le Parisien), 14 avril 2010.

Quartier Croix-Rouge : Vandalisme contre une voiture de «l’Union»

Hier, entre 15 et 16 heures alors qu’une équipe rédactionnelle de l’Union se trouvait dans le quartier Wilson, pour visiter la nouvelle école Ravel afin de la présenter à tous nos lecteurs, un ou plusieurs individus en ont profité pour vandaliser le véhicule du journal.
Le temps de découvrir les superbes locaux neufs de l’établissement dans les pas de Jacques Meyer, adjoint chargé de l’éducation, ils ont crevé deux pneus de la voiture et cassé la vitre avant côté passager.

Un troisième pneu a été crevé avant que le dépanneur n’arrive, et ce dernier a été caillassé.

Une plainte a bien sûr été déposée.

Leur presse (L’Union), 14 avril 2010.

Barcelone: attaque d’un concessionaire Porsche en solidarité avec Dimitrakis

Dans la nuit du 11 avril, nous avons décidé de faire une visite au beau quartier de Sarria/San Gervasi, nous arrêtant devant les vitres du concessionnaire Porsche rue Bonanova. Nous avons laissé un engin incendiaire composé de bouteilles d’essence reliées à 4 petites bonbonnes de gaz et à un dispositif de retardement.
Les dégâts provoqués « cette fois » sont restés minimes comparés à ce que nous aurions souhaité. Quel dommage de ne pas avoir foutu plus de bocson dans la tranquillité de ce quartier, et de ne pas avoir pu contempler autant de luxe en train de cramer. Une seule de ces bagnoles coûte plus qu’une grande partie des sous qu’on peut gagner en toute une vie. Nous avons pris la décision (avec toutes les difficultés évidentes inhérentes à un territoire ennemi, plein de vigiles et de caméras)d’attaquer un des si nombreux quartiers de bourges de Barcelone, habités de misérables humains exploiteurs et complices de tant de barbarie.
Nous invitons les insurgés à « affiner l’objectif » de nos actions, de façon à ce que les riches puissent sentir sur leur peau la peur qu’ils ont cherché à inculquer à tous les exploités de cette société maudite.
Pour nos ennemis de classe: nous rêvons d’un jour où nous verrons brûler toutes vos propriétés.

Avec ce geste symbolique, nous envoyons un salut tout spécial à Giannis Dimitrakis enfermé dans les cellules grecques, a l’approche de l’appel à la solidarité.

A la prochaine.

Madrid: attaque d’une académie de police en solidarité avec Giannis Dimitrakis

L’académie de police située dans le quartier d’Atocha a été attaquée; la porte d’entrée en verre a été détruite à coup de marteau, un tag a été laissé: « Liberté pour les anarchistes grecs » et « Liberté pour Giannis ».

Cette dictature a besoin d’esclaves obéissants qui protègent les intérêts des classes dominantes, celui qui se rebelle contre cette misère, contre cette forme de vie imposée et artificialisée sera exclu, torturé, incarcéré et/ou assassiné, comme l’a été Giannis, qui comme beaucoup d’autres a décidé de se rebeller et de refuser le travail obligatoire, la consommation, la fausse liberté, de vivre en étant morts. Pour tout cela il est aujourd’hui condamné par toute cette valetaille qui sert l’Etat et le Capital: flics, juges, journaux, profs…tous ceux-là sont nos ennemis, attaquons-les.

Liberté pour Giannis Dimitrakis

Liberté pour Tamara

Liberté pour les rebelles enfermés!!!

A bas les murs des prisons et les grillages des geôles!

Tierra salvaje

Dijon : 3 Véhicules de la croix rouge incendiés

A dijon dans la nuit du 12 au 13 avril, 3 fourgonnettes de la Croix Rouge se sont embrasés et un mur s’est retrouvé orné d’un « gère et profite des ghettos pour pauvres »_ Parce que localement et internationalement la Croix Rouge assure le même rôle, pourri, dans la gestion des population pauvres. L’aide humanitaire « grand marché » de spécialistes qui en tirent leur prestige et leur thune, et on donc intérêt à conserver leur place, empêchant s’il le faut toute entraide directe entre les personnes concernées…

Leurs moyens de (ré)pression n’arrêtant pas les révoltées, (enquêtes « antiterroristes » sur les actes de solidarités aux prisonniers des prisons pour étrangères à paris et turin, taule…) un des centres de rétention italien (CIE) géré par la croix rouge a été partiellement brûlé dans la nuit du 29 au 30 mars 2010. Dans le CIE de milan, d’autres prisonnières se sont mises en grève de la faim/fumée pour témoigner leur solidarité.

Ni misère sociale ni co-gestionnaires Nourissons nous du peu qu’ils daignent nous lâcher et étouffons les aves leurs miettes Solidarité avec toutes les révoltées, enfermées, libres et/ou emmerdées par les flics_ Belles cavales aux évadées !

Un car de CRS en escorte visé par des jets de pierres à Tremblay-en-France

« Un car de CRS qui escortait un bus de voyageurs a été touché par des jets de pierres jeudi soir à Tremblay-en-France, sans faire de victimes [!!!]. Les salariés des Courriers d’Ile-de-France (CIF) ont exercé leur droit de retrait, suite au caillassage de trois autocars la nuit précédente dans cette ville de Seine-Saint-Denis. L’un des projectiles a traversé de part en part l’un des véhicules, laissant penser qu’il pourrait s’agir d’un tir de projectile. »

Au centre du volcan, Passion et Raison dans le tourbillon du Progrès

Il y a des écrits, parfois, rarement même, qui réussissent à parler à toutes les parties de votre cerveau en même temps. Au centre du volcan, qui apparait ici pour la première fois en français est de ceux-là. Dans ce texte qui prend pour fil conducteur la critique du concept de Progrès, l’auteur examine de façon critique les révolutions des XIXe et XXe siècles à la lumière de la réalité des émeutes et des insurrections qui n’ont pas suivi les traces des quelques architectes politiques de la révolution (on y cite par exemple, l’avènement du socialisme). Il explore également, sur les traces de Bakounine et Coeurderoy, les relations généralement considérées comme dichotomiques, entre la raison et les passions, afin de se réapproprier les deux dans un souci d’émancipation totale. C’est de l’inconnu que tente de nous parler ce texte, de cette grande inconnue qu’est l’insurrection, qui arrête le temps et le démolit comme le Vésuve contre Pompéi. Comme la guerre sociale contre la routine du quotidien. Mais c’est aussi de la peur qu’elle inspire dont nous parle ce texte italien, lorsque le retour à la normale n’est plus possible. Nous vous invitons donc à le lire avec intérêt, à en diffuser le contenu, plus que le bout de papier que vos doigts triturent.

A lire ou à télécharger sur infokiosques.

Blocages, occupations et émeutes aux USA

jeudi 15 avril 2010

Portland, Seattle, Oakland…

Depuis Novembre, des occupations et des manifs sauvages ont lieu un peu partout aux Usa, dénonçant au départ de nouvelles restrictions budgétaires pour les facs. Mais, entre temps, c’est l’anniversaire de la mort de Oscar Grant à Oakland, tué par les flics du metro, et dont la mort a déclenché des émeutes pour le nouvel an 2009. Des poursuites disciplinaires, des squats qui ouvrent, et un vécu de révolte qui tourne en pratique les mots qui jusqu’à présent étaient couchés sur une banderole.

Voici un aperçu des luttes de par là bas.

« Whose school ? Our school ! »

La marche du 4 Mars et les blocus en californie

A Berkeley, Los Angeles, Santa Cruz, mais aussi San Diego, Irvine et Riverside, des actions et de grandes manifestations ont lieu. Des petites villes sans histoire de luttes récentes se sont jointes à la grève. Plusieures centaines de d’étudiants dans chaque campus participent aux assemblées et au blocage, avec de forts piquets de grèves. Des barricades, des occupations d’administrations, et des attaques nocturnes.

A Oakland, la manif part sur une autoroute, aux cris de « Class War ! ». Elle y est bloquée et gazée, et 160 personnes arrêtées (ici, vidéo : http://occupyca.wordpress.com/2010/…). Beaucoup d’écrits aux titres familiers (« Nous sommes la Crise ».. « l’Invisible faculté »… ) apparaissent apres coup (ici : http://occupyca.wordpress.com/2010/…). Dans 31 autres états, des actions similaires ont lieu.

Plus de vidéos de cette journées : ici http://occupyca.wordpress.com/page/2/

En générale, il semble que ce soit un mouvement où la théorie ait beaucoup compté, avec une grosse production d’écrits et de brochures de la part de differents groupes, avec une remise en questions récurrente de l’étudiant-future-tôlard, plutôt que l’étudiant-future-travailleur.

Plus récemment, le 14 Avril, à San Francisco (Californie), 19 personnes ont tenté d’occuper un espace de l’université, y entrant a 4h du matin, pour contester entre autre contre les suites disciplinaires à l’encontre de certains élèves. Gazage pour tout le monde, deux arrestations. En décembre, des étudiants en révolte ont été condamnés à payer une amende après une occupation d’université. Les étudiants s’étant barrricadés à l’intérieur, les flics ont dû casser les vitres pour y entrer, et arrêter 25 personnes.

Ils et elles ont appris au début du mois qu’ils été condamnés à 750e d’amende, avec l’obligation de payer avant Juin. Sinon, pas de réinscription possible.

FAC OFF !

- 10 Avril, Harrisonburg : Un rassemblement festif d’environ 8000 étudiants et autres indésirables a tourné à l’émeute. Fêtant la fin de l’année universitaire, environ 1000 individu-es ont refusé l’ordre de dispersion, répondant par des jets de canettes et autres projectiles. Des feux de poubelles ont été allumés. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées, et la presse met l’accent sur la présence du ’non-étudiant’ parasite. Deux cents flics anti-émeutes sont venus en renfort.

- 6 Avril, Seattle : Une fête sauvage a été organisée pour la fin des cours, avec plusieures centaines de personnes, un peu avant minuit. Un feu immense a été allumé en plein dans la rue, bloquant le trafic dans les deux sens. Tout le monde s’est dispersé vers une heure et demie du matin. Pas d’arrestations.

COPS, PIGS, MURDERERS !

Encore un assassinat des flics. Le 22 Mars, Jack Dale Collins est tué par les keufs, juste deux mois après l’assasinat de Aaron Campbell. Mi-Mars, en Floride, un étudiant étranger, du Ghana, est touché au visage après que la police universitaire ait débarqué chez lui, l’ait tazé 3 fois, et lui ait tiré dans la joue. La police a été appellée parcequ’il criait… Il est dans un état critique et a perdu sa langue. Des journées de protestations suiveront.

- Olympia : A peu près 40 personnes se sont réunies un peu avant 8h du soir pour partir en manif sauvage, aux cris de « Flics, Porcs, Assassins ! » Peu ou pas de flics du tout pendant la déambulation. Des tentatives de briser des banques ont lieu. Alors que des graffitis fleurissent, des journalistes veulent prendre des photos. Des slogans menaçant de les attaquer et de les voler (un objectif à 400 dollar, ça vaut peut être le coup…) les font fuir. A ce moment là, 29 personnes sont arrêtées et accusées ’d’emeute’. Un énorme dispositif policier est venu bloquer la marche environ 1h après.

- 9 Avril, Seattle : Une manifestation commence vers midi. Dès le début de la manif, des personnes ont été arrêtés suspectées d’avoir jeté une ampoule de peinture, ou pour avoir tenté de cacher le sac rempli d’autres ampoules. Ils sont accusés ’d’assaut’ contre les forces de l’ordre, et de resistance à a l’arrestation. La manif a été rapidement dispersée peu après.

Plus d’info sur la journée anti-keufs

Portland riots http://anarchistnews.org/?q=node/10921

Support Joel Dow http://anarchistnews.org/?q=node/10944

Support the Oakland 100 http://supporttheoakland100.wordpre…

Bay Area April 8th action http://www.indybay.org/newsitems/20…

Seattle April 9th protest http://www.seattlediy.com/?p=822

………………….. Communiqués et textes du mouvement, en pdf.

After the fall, Communiqués from Occupied California : http://issuu.com/afterthefall/docs/…

……………………….. Infos glannées sur :

Site Libcom, grèves et luttes internationales : http://libcom.org/news/march-4-stri…

Blog- Social Rupture, brèves et actions de la guerre sociale USA : http://socialrupture.blogspot.com/

Blog occupations et luttes en Californie : http://occupyca.wordpress.com/

Blog Communiqués de la Californie occupée : http://afterthefallcommuniques.info/

Seven days weekend : http://7daywknd.blogspot.com/ :

Blog situationniste Like Lost children, : http://likelostchildren.blogspot.com/

source paris.indymedia.org.

Lutte sociale

Les nouvelles du front en bref

Cachemire: émeutes à Sopore suite à l’assassinat d’un jeune par la police

Dix personnes, dont 5 policiers, ont été blessé lors des affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité vendredi dernier dans la ville de Sopore au Cachemire d’après les sources policères. La manifestation a débuté après qu’un jeune ce soit noyé dans la rivière de Jhelum jeudi dernier. Zubar-ul-Hassan Bhat aurait sauté dans la rivière après avoir été poursuivi par la police à la suite d’affrontement dans la ville.

Muntazer Bashir, un étudiant,  a également été grièvement blessé vendredi dernier par de violent coups reçu à la tête.

Deux policier des forces paramilitaire ont également été blessé par l’explosion d’une grenade jeudi dernier.

(traduction rapide lpb)

Grèce: des immigrés entament une grève de la faim dans un centre de rétention

Depuis hier, 126 immigrés enfermés dans le centre de rétention de Samos ont entame une grève de la faim pour réclamer leur droits les plus élémentaires.

Ils ont brandit plusieurs banderolles:

« LIBERTÉ ! NOUS NE SOMMES PAS DES ANINMAUX ! »

« Nous sommes venues pour demander votre protection, nous ne sommes pas des voleurs, nous ne sommes pas des criminels. Pourquoi sommes nous en prisons? Qu’est ce que c’est que toutes ces frontières? »


Athènes : communiqué de l’occupation de polytechnique suite aux arrestations

Communiqué de l’occupation de l’école polytechnique d’Athènes :  » Aujourd’hui Samedi 10 avril 2010 la police a arrété 6 personnes accusées de participation à une organisation terroriste (ndt : « lutte revolutionnaire »). En periode de « crise écoomique » où le gouvernement tente de ramasser les morceaux avec l’aide financière européene, il essaie de promouvoir à travers les médias l’éradication du soi-diant « terrorisme interieur » dans le but de réprimer le mécontentement populaire. Dans la soirée du 10 Avril nous avons occupé l’école polytechnique et dimanche 11 nous appelons à une assemblée ouverte à 14h00 pour discuter de la repression étatique et de la « terreur spectaculaire » qui font partie des pratiques neo-dictatoriales de la police LE TERRORISME DE L’ETAT ET DES MEDIAS NE PASSERA PAS Occupation de l’école polytechniques d’Athènes le 10/04/2010

Tags contre les symboles du pouvoir, Chili

« Bouchers, animeleries, voitures et vétérinaires ont étés tagués en solidarité avec nos compagnons emprisonnés au Mexique. A Abraham, Victor, Emanuel, Socorro, Adrian et Diego, nous montrons d’ici notre solidarité.

Nous voulons également envoyer un salut à notre compagnon Diego Rios qui continue à défier les autorités, leur riant à la gueule, et à tous nos compagnons dans la lutte partout dans le monde, et à nos frères et soeurs non humains emprisonnés et tués par les spécistes. Nous nous souvenons également de Mauricio Morales, tombé au combat.

Pour la destruction de toutes les cages
Faisons la guerre à la société.

Cellule pour la libération totale. »

Pays-Bas: Occupation d’un camp pour étrangers

Il était 5 heures du matin, quand 50 militants ont commencé l’occupation du futur centre de déportation de Zestienhoven, situé à 100 mètres de l’aéroport. […]

Tous les travailleurs du site (dont beaucoup de migrants) ont été renvoyés chez eux. La police tentait de négocier. Elle avait en réalité peur que les militants fassent sauter le site avec le dépôt de gaz situé sur les lieux. Il faut rappeler qu’un incendie criminel avait détruit une baraque de chantier l’été dernier. […]

33 personnes sont poursuivies pour : rébellion, troubles à l’ordre public, comportement indécent. Pour ceux du toit (en plus) : violation de la propriété. Le lendemain, une bruyante manifestation a lieu pour demander leur libération. A minuit tous sont libérés, et l’accusation de violation de la propriété est retirée.

Un homme dans le coma après son passage dans un commissariat parisien

« Un homme grièvement blessé mardi soir dans des locaux de la police parisienne dans le XVIIIe arrondissement était mercredi matin dans le coma. Philippe C., 35 ans, né à Dakar, aurait été victime d’un malaise après une chute dans le commissariat central de cet arrondissement.

Il a été transporté mardi soir et admis, dans un état jugé très sérieux, à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne).

Selon les premiers éléments de l’enquête de l’Inspection générale des services (IGS), l’homme s’est présenté mardi soir peu après 21 heures dans les locaux du commissariat du XVIIIe arrondissement, apparemment ivre, selon une source policière, indiquant vouloir déposer plainte pour «usurpation d’identité».

Bousculade

Selon la police, il était dans un «état de surexcitation», et le ton serait rapidement monté avec un agent du commissariat que l’homme aurait frappé.

Il y aurait ensuite eu une bousculade avec d’autres policiers venus en renfort et l’homme, selon les premiers éléments de l’enquête, serait tombé dans un escalier du commissariat central avec trois policiers tentant de le maîtriser.

Après cette chute, il a été transporté au service d’investigation (Sarij) de l’arrondissement, un peu plus loin, où il aurait fait, d’après l’IGS, un malaise sur un banc.

(Source AFP) »

« T’façon ils mentent comme ils respirent »

source même pas peur.

L’ordre d’abord : après le tremblement de terre, l’occupation

Sur les écrans de toute la planète, l’arrivée de troupes de « soutien » américaines en Haïti nous a été vendue comme une grande opération de sauvetage. Mais dans les rues de Port-au-Prince, cette occupation a pourtant provoqué comme un arrière-goût amer.

Depuis, les caméras de la télévision ont déjà voyagé ailleurs. Du Chili, ou même de plus près de nous comme en France, nous reviennent à présent d’autres images spectaculaires de tremblements de terre, d’inondations et de dévastations. Sur Haïti, quelques brèves paraissent encore dans les journaux : des averses et des coulées boueuses font des camps de tentes un véritable enfer. Mais alors que les dons et les spectacles médiatiques qui les animent ont peut-être déjà trouvé une nouvelle destination, les armées américaines et françaises sont quant à elles loin d’être reparties.

Dès les premiers jours qui ont suivi le tremblement de terre, les Etats-Unis ont directement pris le contrôle de la capitale Port-au-Prince et de son aéroport [1]. Les premiers secours ont facilement atteint les riches quartiers périphériques où se trouvaient les villas d’hommes d’affaires étrangers et de fonctionnaires de l’ONU. Ce n’est qu’après avoir fournit toute la protection militaire nécessaire à ces quartiers, qu’ils se sont dirigés vers le centre-ville et les bidonvilles. Là où un corps de police décimé essayait en vain de cacher son impuissance en tirant sur tout le monde au moindre mouvement suspect. Que le désespoir ne vous envahisse pas, car voilà que débarque l’armée humanitaire. Après un tel désastre, la première priorité s’est pourtant avérer être… d’arrêter les pillages. Rétablir l’ordre signifie par exemple forcer chacun à se plier aux longues queues devant les camions de l’aide alimentaire. Car imagine un peu si les gens organisaient leur propre survie en allant tout simplement chercher eux-mêmes les choses dont ils avaient besoin dans les dépôts des magasins, plutôt qu’en tendant sagement la main vers les ONG bienveillantes en regardant pitoyablement les caméras ! Ou bien encore si les gens s’appropriaient ce qui pouvait leur procurer un peu d’argent pour la suite, au lieu de devoir attendre pendant des mois, voire des années, dans des camps de tentes. Non, ce n’était vraiment pas possible ! Le rôle des pauvres et des riches est réparti depuis longtemps, et même un tremblement de terre n’y changera rien. Tout au plus peut-on être une victime et espérer quelque don généreux filtré par les bureaucraties et les règles morales des humanitaires professionnels.

Comme lors de tout désastre dans un « Etat effondré », le tremblement de terre en Haïti annonçait ainsi une grande période de fête pour l’humanitarisme et le militarisme des auto-proclamés « Etats Héroïques ». Des héros qui se pavannent devant les caméras de la télévision avant d’aller massacrer ailleurs. Mais la vue des armées américaines et françaises se précipitant sur place inquiète pour d’autres raisons. Les Etats-Unis et la France ne sont pas par hasard les pays qui ont réagi le plus rapidement et ceux qui ont envoyé le plus de troupes. Ils ont encore des intérêts économiques à défendre en Haïti, des intérêts qui proviennent d’un passé plus ou moins lointain.

L’île qui est maintenant divisée entre Haïti et la République Dominicaine a été « découverte » par Colomb (dans les livres d’histoire officiels, l’île ne semble pas exister avant l’invasion, comme souvent avec les territoires – vu depuis l’Europe – d’outre-mer). L’île a été bien vite débarrassée de ses anciens habitants avec le travail forcé et surtout les maladies des colonisateurs. La France, qui avait conquis la partie ouest contre l’Espagne, a alors accéléré l’importation d’esclaves africains, faisant d’Haïti sa colonie la plus lucrative. Les hommes et les femmes obligés de travailler dans les plantations de canne à sucre et de café vivaient dans des conditions infernales et subissaient de lourdes brimades au moindre signe de résistance ou d’ « improductivité ». En 1804, l’insurrection des esclaves a enfin réussi à chasser les maîtres blancs, mais la France leur a imposé de lourdes dettes sous forme de « dédommagements » pour la perte de ses esclaves et de ses plantations. N’oublions pas non plus que l’abattage des arbres tropicaux pour l’exportation et pour les plantations avait aussi déboisé des pans entiers de montagne. Si lors de chutes de pluie plus ou moins fortes, s’en suivent maintenant des coulées boueuses dévastatrices et meurtrières, c’est donc aussi un souvenir de la domination française. Dans la première moitié du 20ème siècle, ce sont les Etats-Unis qui ont cette fois occupé le pays pour préserver leurs intérêts économiques face à d’autres puissances. Ensuite, c’est le FMI (un fonds d’entreprises et de banques qui prêtent de l’argent aux gouvernements en échange de décisions économiques qui ne bénéficient qu’aux prêteurs) qui a repris le rôle de créancier à la France. En échange de prêts, il a exigé des mesures nécessaires pour « réaliser une reprise économique ». Là où l’Haïti produisait par exemple assez de riz pour tous les habitants, elle est maintenant dépendante de l’importation des Etats-Unis. Cela en dit long sur ces « mesures nécessaires ».

Les armées humanitaires, avec pour fidèles alliés les organisations « humanitaires » (les ONG, mais aussi les organisations semi- et entièrement gouvernementales), continuent à présent le travail des colonisateurs, des négriers et des créanciers d’avant. Ils rétablissent l’ordre, défendent les intérêts économiques et stratégiques de leurs patrons, et font en sorte que chacun reste à sa place dans un jeu mondial fait d’exploités et d’exploiteurs, d’opprimés et d’oppresseurs. D’innombrables entrepreneurs entrevoient également dans ce désastre une aubaine pour gagner plus d’argent, de travail, de gloire et de crédibilité. Après un tel désastre, il y a en effet beaucoup à faire : attraper et déporter des réfugiés, évacuer les touristes, localiser les 5000 prisonniers évadés, garantir la sécurité de la propriété privée et des marchandises, importer des surplus d’aliments génétiquement modifiés sous forme d’ « aide alimentaire »… Les spectacles médiatiques, les histoires hypocrites ou paternalistes des aideurs professionnels ne sont alors plus que le cadeau bonus qui vient avec, et en échange d’un petit don ; on peut même recevoir la douce absolution de la conscience apaisée.

La seule catastrophe à laquelle on peut changer quelque chose, c’est la misère de la réalité quotidienne dans laquelle on se trouve tous.

Entre-temps au Chili

Après le tremblement de terre du 27 février au Chili, ils nous ont fait voir des images semblables à celles d’Haïti. Des dévastations et, parmi les ruines, des gens à la recherche de biens dans les grands entrepôts d’approvisionnement que sont les supermarchés et les villas des riches. L’Etat chilien, qui n’a malheureusement pas été aussi touché qu’en Haïti, est immédiatement entré en action. Alors que beaucoup d’endroits étaient encore isolés et donc aussi privés d’électricité, de gaz et d’eau, l’armée est descendue dans la rue et l’état d’urgence a été proclamé (pratiquement, cela signifiait le couvre-feu). Dans beaucoup de quartiers, les autopompes, la police anti-émeute et le gaz lacrymogène sont ainsi arrivés avant même les premiers secours de base. Attaquer l’autorité et la sainte marchandise ne pouvait clairement pas être toléré. La priorité de l’Etat était de rétablir l’ordre et de préserver son pouvoir en rendant le retour à la normalité le plus rapide possible. Dommage pour eux, mais dans la prison de Chillan, au sud, ce sont 290 personnes qui ont pu s’évader quand un mur s’est écrasé ; et dans une autre prison, c’est en se mutinant que les prisonniers se sont évadés. Immédiatement, près de 100 unités d’intervention spéciales de la police ont été envoyées dans le sud pour étouffer les révoltes. Jusqu’à présent, 125 prisonniers ont été repris, les 274 autres sont encore dans la nature.

Il va de soi que l’armée et les flics, maintenant que leur contrôle sur les villes est quasi-total, profitent aussi de l’occasion pour s’attaquer à quelques lieux de rencontre où se nourrit et s’approfondit la guerre sociale. Le centre social anarchiste La Idea, sérieusement endommagé après le tremblement de terre, a ainsi été démoli par des forces de l’ordre profitant de l’absence de ses occupants. Le même jour à Valparaíso, des militants du Parti Communiste ont attaqué le squat Odio Punk avec la police. C’est en effet le parti de ces flics rouges qui est le propriétaire officiel du bâtiment en question, et ça a donc été pour eux l’occasion de démolir ce centre social en travaillant avec les flics. A d’autres endroits, les dégâts sont importants, et leurs occupants sont à la recherche d’autres bâtiments où se préparent de grands travaux.

Extrait de Hors Service N°3, journal anarchiste, Belgique.

Trouvé sur Base de Données Anarchistes.

georges cipriani semi-libre.  » la queue de la baleine, les camarades… « 

Georges Cipriani semi-libre.  » La queue de la baleine, les camarades emprisonnés ne l’ont pas lâchée » Pour consulter le blog : linter.over-blog.com

Georges Cipriani est donc depuis aujourd’hui semi-libre.

C’est un moment aussi inouï dans ses sensations que lors de la décision pour Nathalie Ménigon. Que l’on se souvienne, les rassemblements à répétition à Bapaume. dans le Nord. Les différentes instances, et enfin la première décision favorable et Nathalie qui nous dit de sa prison :

Nous avons saisi la queue de la baleine, ne la lâchons pas.

Et c’était un message pour nous dire qu’elle tenait et que nous devions tenir aussi.

Alors la queue de la baleine, les camarades emprisonnés ne l’ont pas lâchée, Et nous ne l’avons pas lâchée.

Et ce matin, nous étions nombreux en pensée avec Georges Cipriani.

Nombreux depuis plusieurs jours à essayer d’imaginer ce qu’il pouvait ressentir. Et à nous rappeler ce qu’il avait vécu comme ses camarades : les 23 années de prison et de mesures d’exception. Sa résistance et la fierté légitime de sa sortie comme le reconnaît même une décision officielle « sans avoir renié ses choix politiques ».

Choqués un peu de savoir que c’est archimenotté que s’est fait ce transfert en premier jour de semi-liberté, charge à nous de ne jamais oublier que la semi-liberté, c’est la semi-détention, un aménagement de peine -que nos camarades semi-libérés, en libération conditionnelle sont toujours prisonniers.

Et qu’elle est octroyée au prix d’un silence imposé.

Car si l’Etat n’a pu obtenir la condamnation de leur action politique par ces militants, en échange de leur libération, il leur impose, on le sait, le silence politique sur l’engagement. qui les a conduits en prison. Militants d’Action directe, ils sont, militants d’Action directe, ils restent. Pour l’Etat, un symbole qu’il convient toujours de baîllonner.

Georges Cipriani, militant d’Action directe semi-libre, c’est un moment essentiel pour la libération de tous les prisonniers d’Action directe, la fin d’un long chemin, un espoir réel maintenant pour la libération de Jean-Marc Rouillan.

En ce jour, merci Georges pour ce moment que nous pouvons partager avec toi.

linter

le 14 avril 2010

source auvergne-indymedia.org.

Tuez le flic qui est en vous !

source Jura Libertaire.

Autres nouvelles du front en bref

Espagne : sabotages dans 14 stations de trains contre le TAV

La même nuit dans les provinces de Bizkaia et Gipuzkoa, des distributeurs de billets, caméras de vidéosurveillance, etc. ont été sabotés de différentes manières dans 14 gares de ces deux provinces espagnoles. […]

Echauffourées entre des jeunes et la police à Bruxelles

« Des heurts entre des groupes de jeunes et la police ont eu lieu, lundi 12 avril, à Saint-Gilles, un quartier de Bruxelles. Les échauffourées se sont prolongées durant une partie de la nuit. Des dizaines de personnes ont été l’objet d’arrestations judiciaires ou administratives.

Les incidents ont apparemment été déclenchés par une visite de la police au domicile d’un jeune homme tué le matin, à l’issue d’une course-poursuite. […]
Criant au meurtre, des jeunes de Saint-Gilles ont attaqué des policiers et le commissariat local. Dans la soirée, ils ont allumé des incendies, attaqué des véhicules privés et répandu de l’huile dans les rues. Des cocktails Molotov ont été jetés sur les forces de l’ordre appelées en renfort, tandis qu’un hélicoptère surveillait la zone. Un responsable de la prévention de la municipalité a été blessé.

Buenos Aires: manifestation en solidarité avec les détenus en grève de la faim

En marge de la grève de la faim menée dans différentes prisons de la capitale et de sa province, nous avons décidé de démontrer notre solidarité, en étendant la lutte pour la rendre plus visible.

Un groupe de compagnon-nes s’est rassemblé en face du Service Pénitencier Fédéral, sur l’Avenue Pueyrredon y Lavalle (Barrio de once CABA). La circulation a été coupée un moment, des tags ont été posés sur l’édifice et des tracts distribués.

Avec cette action, nous saluons les prisonnier-ères et leurs proches, pour leur montrer qu’ils ne sont pas seuls. De la même manière, nous invitons les compagnons à multiplier les actions de solidarité pour diffuser cette lutte.

Pour la destruction de toutes les prisons.
Pour la dignité de nos vies
Pour l’anarchie!

Une école primaire incendiée dans les Yvelines

L’école primaire Victor-Hugo de Clayes-sous-Bois (Yvelines) a été en partie détruite par un incendie d’origine criminelle dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris samedi de source policière et auprès des pompiers.

Selon les premiers éléments de l’enquête, une porte de l’école aurait été fracturée avant que l’incendie ne se déclare vers 3 heures à l’intérieur de l’établissement, situé rue Pablo-Neruda à Clayes-sous-Bois. […]

Var : des salariés menacent de mettre le feu à leur usine

Le Figaro 10/04/2010
Après la mise en liquidation judiciaire de leur société, les salariés de Poly Implant Prothèse sont prêts à incendier l’usine de La Seyne-sur-Mer si l’Etat ne les aide pas.

Un peu plus d’une semaine après les salariés de Sodimatex, ce sont ceux de Poly Implant Prothèse , […] qui menacent de faire exploser leur usine de Seyne-sur-Mer (Var), si l’Etat ne leur vient pas en aide. «On a fait des cocktails molotov et on a mis des produits hautement inflammables à l’entrée du site»[…]. Les salariés ont également déversé plusieurs milliers de prothèses, vides ou pleines, devant l’entrée et faisaient brûler des pneus, a constaté une photographe de l’AFP. Le tribunal de commerce de Toulon a prononcé le 30 mars la liquidation judiciaire de la société PIP, laissant 120 employés sans emploi. […]

Caen: des heurts entre jeunes et policiers à la Grâce-de-Dieu

jeudi 08 avril 2010

Des altercations entre jeunes gens et policiers se sont produites durant plusieurs épisodes, mercredi, à la Grâce-de-Dieu.

Vers 15 h 30, les policiers interviennent pour tenter d’arrêter un conducteur âgé de 16 ans. Au moment de l’interpellation de ce jeune résidant à la Grâce-de-Dieu, un groupe s’interpose route de La Guérinière. Un homme, âgé de 31 ans, aurait essayé d’attraper un fonctionnaire pour le mettre à terre. Un autre véhicule de police est appelé en renfort. L’adolescent au volant est emmené au poste de police […]. Dans l’après-midi, une patrouille de police aurait aussi essuyé des jets de cailloux : la lunette arrière a explosé.

Le soir, vers 22 h 30, les forces de l’ordre interviennent à nouveau : abri de bus et de tram sont dégradés à la suite de jets de pierres. Leurs véhicules n’échappent pas eux aussi à quelques caillassages. Quatre jeunes gens, âgés de 16, 17, 18 et 19 ans, sont interpellés et placés en garde à vue. Un chariot de supermarché rempli de pierres a été trouvé derrière des buissons.

Source Ouest-France, vu sur le forum du collectif Pas-Dupes.

Allemagne : dommages et libération dans la plus grande exploitation de fourrure du pays

« Le 4 avril, les activistes de la force de protection animale ont lancés un raide de jour dans la plus grande ferme à fourrure d’Allemagne (Appelburger Futter-Service GmbH, à Wesenberg-Zirtow), où environ 40 000 visons sont confinés. Environ 100 cages ont été détruites. Des équipements et des véhicules de la ferme ont étés endommagés. 50 visons ont été libérés de la ferme et libéré dans un coin de nature proche de là. »

http://www.directaction.info/news_apr10_10.htm

Nottingham (UK) : attaque au Molotov contre Serco (gestionnaire de prisons)

[…]
« Samedi 3 mars 2010 à 4h du matin, un cocktail molotov a été jeté contre l’immeuble de la compagnie Serco goverment services, à Nottingham.

Serco est une multinationale qui profite notamment de l’industrie nucléaire, du complexe pénitentiaire [gérant prisons et centres de rétention] et du système meurtrier des frontières.

Feu aux prisons. »

Source 325, 6 avril 2010″

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3121

Grèce: sur les récentes arrestations anti-terroristes

Mise à jour et détails sur les arrestations, samedi 10 avril, de 6 compagnons grecs accusés d’appartenir à une organisation terroriste, que les flics dénomment « Lutte Révolutionnaire ».

Des informations « filtrées » de la police semblent indiquer que les soi-disant « Unités Anti-terroristes » sont à la recherche de dix autres personnes pour les arrêter.

Dimanche soir, 500 compagnons ont participé à une assemblée ouverte à l’Ecole Polytechnique, occupée en réaction aux arrestations, afin de réfléchir à des actions immédiates de solidarité.

Auparavant dans la journée, deux rassemblements se sont tenus devant les maisons qui ont subi les perquisitions, à Exarchia et Petralona, alors que les flics étaient encore à l’intérieur à la recherche d’ « éléments de preuve ». De légers affrontements ont eu lieu avec les forces anti-émeute durant les rassemblements.

Aujourd’hui (dimanche), les nouvelles sur l’arrestation des compagnons et sur les perquisitions à leur domicile par les flics ont fait les gros titres de la presse et des médias grecs…tandis qu’au même moment, le gouvernement grec acceptait un prêt du FMI.

Sur les accusations visant les 6 compagnons arrêtés à Athènes.

Selon les médias les accusations contre les 6 personnes arrêtées sont:

  • participation à une organisation terroriste,
  • tentative d’homicide en réunion,
  • fourniture, fabrication et possession de matériel incendiaire/explosif, le tout en réunion,
  • participation à une attaque explosive et dans une tentative d’explosion, auxquelles s’ajoutent quatre faits spécifiques:
  • Dégradations produites par explosion
  • possession illégale d’armes à feu

Tous les faits sont mis sur le compte de l’organisation Lutte Révolutionnaire, dont des actions remontant à 2003.

Actuellement les 6 compagnons se trouvent à Evelpidon (Tribunal d’Athènes), tandis qu’à l’extérieur se tient un rassemblement en solidarité.

Deux compagnons solidaires ont été arrêtés pour résistance et outrage à l’autorité publique. Les flics anti-émeute auraient fait de nombreuses charges pour disperser le rassemblement.

Traduit de l’italien, informa-azione, Lun, 12/04/2010.

***

Lundi 12 avril: chasse à l’anarchiste dans Exarchia, 70 arrestations

Lundi 12 avril dans la soirée, c’est la chasse à l’anarchiste qui s’est déchaînée dans Exarchia. Plus de 70 personnes ont été arrêtées et conduites au quartier général de la police d’Athènes.

Plus de 200 compagnon-nes ont manifesté devant le quartier général de la police d’Athènes pour exiger leur libération. Après quelques heures au poste, les 70 personnes ont été relâchées mardi matin sans charge à leur encontre.

Indy Athènes.

Mardi 13 avril: occupation du siège de l’Union des éditeurs de presse quotidienne (ESIEA) à Athènes

Quelques deux cent personnes ont occupé mardi dans l’après midi le siège de l’Union des éditeurs de presse quotidienne d’Athènes, en réponse aux flots de merde journalisto-policière que la presse a répandu ces derniers jours. Les médias ont notamment publié les noms et photos des personnes arrêtées avant même que la police ne s’en charge, relayant mot pour mot les accusations de l’Etat et présentant les compagnons comme coupables de chaque action mentionnée. Une banderole a été accrochée sur la façade: « Zéro tolérance pour la répression d’Etat ».

Liberté pour les révoltés inculpés

La solidarité est notre arme

Trad. http://www.occupiedlondon.org/blog/

source Pagherete Tutto.